Le 15 avril, ICG a vendu Parkeon à ASTORG pour 510 M€, valeur deux fois plus élevée qu’à la précédente cession de 2007.
Ce troisième LBO de Parkeon s’accompagne de plus-values record et scandaleuses pour 15 dirigeants: ils vont empocher ensemble 94M€, soit l’équivalent de 4 années de masse salariale France!
De leur côté les actionnaires majoritaires ICG et European Capital vont toucher 274M€ avec une plus-value de 150M€.
Cette cession s’accompagne d’une nouvelle dette de 230M€ (plus importante que la précédente), elle sera supportée par Parkeon.
Côté social, la politique de compression des effectifs et d’externalisation menée par le PDG Bertrand Barthélémy a fait baisser les effectifs en France de 9% depuis 4 ans.
Parkeon, entreprise industsrielle leader sur son marché, est devenu une valeur spéculative à hauts rendements pour les fonds d’investissements dont l’appétit démesuré pèse aujourd’hui sur l’avenir et la pérennité des salariés Français, comme beaucoup d’autre entreprises victimes des LBO.
Les salariés Parkeon apprennent, une nouvelle fois par la presse que le seul repreneur potentiel de Parkeon serait un fond financier.
Pourtant le PDG Bertrand Barthélémy avait affirmé au comité d'entreprise: "je vous informerai au delà de la loi". Force est de constater qu'une nouvelle fois ce n'est pas lui qui nous informe mais la presse.
REUTER nous apprend donc que le repreneur potentiel de Parkeon serait ASTORG, qui nous rachèterait pour 450 millions d’euros…
Cette information, non confirmée pour le moment, nous amène les commentaires suivants:
Soit cette information est fausse, soit le fond financier est d’une naïveté incroyable.
Car comment Parkeon pourrait survivre à un nouveau LBO, à une dette encore plus importante après l’histoire que nous avons vécue depuis 2003 : 2 LBO avec 2 restructurations de la dette?
Une nouvelle dette intenable?
Comment pourrait-on supporter une nouvelle dette, nécessairement encore plus importante alors que les précédentes ont mis à mal les fondamentaux de Parkeon en amenant presque au dépôt de bilan une entreprise pourtant leader mondial sur son marché?
Car quand on regarde l’historique 2007-2013 de la charge financière supportée par Parkeon pour une dette LBO de 200M€, on constate qu’en 7 ans, 130M€ ont été ponctionnés sur nos bénéfices (en pure perte, sans aucun lien avec un quelconque investissement).
La précédente dette de l'actionnaire Barclays Private Equity nous a mis en grande difficulté(à lire l'article: "Parkeon le Florange de Moscovici")
La 2ème rencontre des représentants du personnel Parkeon avec le représentant d’ICG (Hadj Djemai) a eu lieu ce mercredi 21 mai. Mais pour la CFDT c'était la première rencontre car l'année passée, tout le monde avait oublié de nous prévenir...
Nous avons donc saisi cette opportunité pour passer les messages suivants:
Inégalité du partage de la valeur chez Parkeon
Nous avons alerté l’actionnaire de la dégradation de l’engagement des salariés révélé par les résultats de l’enquête Qualintra et en particulier le mécontentement concernant le déséquilibre de la répartition des résultats de Parkeon depuis l'arrivée de l'équipe actuelle de direction qui privilégie les primes individuelles au détriment des augmentations.
Pourquoi certains touchent la totalité de leurs bonus, ce qui signifie que les résultats sont bons et atteints, mais pour les autres la direction annonce qu'il faut rester prudent, et mène une politique salariale de rigueur ? Pourquoi prévoir des dispositifs de plafonnement entre intéressement et participation?
H. Djemai dit « l’environnement économique est compliqué, on ne va pas mettre en danger la société en augmentant trop les salaires »
Aujourd’hui, les salariés petits actionnaires Parkeon ont tout perdu!
(entre 300€ et 2000€ par personnes)
Voici leur histoire…
Le Jackpot du 1er LBO
Fin 2003, Schlumberger vend en LBO l’entreprise Parkeon, leader mondial dans le domaine des horodateurs, à un fond d’investissements, Apax Partners, pour la somme de 80 millions d’euros. A ce moment il n’y avait que 5 dirigeants actionnaires.
Ensuite, entre 2004 et 2006, lors de la recapitalisation de 80 à 140 millions d’euros (avec une dette à 100M€), sont intégrés dans l’actionnariat une vingtaine de hauts managers, ceci en toute opacité...
En juin 2007, c’est la première revente de PARKEON.
Apax vend Parkeon pour 260 millions d’euros à Barclays Private Equity (un autre fond d’investissement). Cette revente se fait bien entendu en LBO. Grâce à l’effet de levier induit par le montage LBO, en revendant PARKEON, APAX a multiplié par 9 sa mise initiale dans l’affaire, en seulement 3 ans!!!
A ce moment, les dirigeants et hauts managers se font aussi une très très belle plus-value, multipliant leur mise initiale au moins par 9.
Equistone abandonne le contrôle de Parkeon au mezzaneur ICG.
Voilà donc un peu plus d'information sur la restructuration de la dette LBO de Parkeon: Equistone (ex Barclays PE) se retire.
Texte complet de l'article:
Parkeon vient de boucler sa deuxième restructuration de dette depuis 2007 et sa prise de contrôle par Equistone Capital Partners (ex-Barclays Private Equity). Au terme de cette opération, Equistone cède l'intégralité de sa participation (60% environ) à Intermediate Capital Group (ICG). ICG est un gérant qui investit principalement en dette mezzanine, mais aussi – et parfois concomitamment – en fonds propres, en qualité d'actionnaire minoritaire. Lorsque Barclays PE acquiert Parkeon (leader des systèmes de stationnement et de billetterie) auprès d'Apax Partners en 2007, ICG fournit une mezzanine de 42 millions d'euros, ainsi qu'un petit ticket en capital de 5 millions, selon le rapport financier 2007 du gérant. Une dette senior et second lien de 120 millions est arrangée par BNP Paribas, selon l'hebdomadaire Capital Finance de l'époque ; la société est alors valorisée au total à 260 millions d'euros. La dette a été renégociée une première fois en 2009, l'éclatement de la bulle financière ayant rendu caduc le plan de développement sur lequel avait été bâtie la structure du LBO. Les créanciers acceptent que l'échéance du prêt bancaire soit allongée de 18 mois, «dans l'espoir que la crise ne durerait pas», rappelle un professionnel impliqué dans la négociation, moyennant un contrat de crédit plus sévère. Selon Capital Finance, ICG accepte alors l'abandon de rémunérations en échange de droits supplémentaires d'accès au capital; enfin, Barclays PE et ICG réinjectent ensemble 10 millions d'euros de fonds propres. Mais la crise s'installe. Alors que la société est opérationnellement viable, «un consensus s'était établi sur l'idée que le montant de la dette financière était trop important pour la société», explique Stéphane Roques, responsable du marketing et de la communication de Parkeon. Ce dernier n'a pas souhaité communiquer le détail sur la nouvelle structure financière de Parkeon, qui n'a pas encore été validée par les autorités de la concurrence. Le montant de la dette a été réduit, réparti différemment et rééchelonné. Outre le départ de l'actionnaire principal et son remplacement par ICG, «les créanciers ont obtenu une clause de retour à meilleure fortune, qui implique des droits sur le capital et la plus-value», explique un proche du dossier. Le cas de Parkeon est emblématique des sociétés acquises au faîte de la bulle financière, à des multiples de dette trop élevés.
Après avoir dégradé les conditions de travail et la santé des salariés, le LBO PARKEON s'attaque aux conditions de prise en charge de la santé en revoyant les prestations de la mutuelle.
Pour rappel, le LBO Parkeon est constitué d’Equistone (ex-Barclays PE), ICG, Apax avec BNP Paribas comme banque.
Il est connu que les LBO imposent des économies à leurs entreprises qui se font au travers de la dégradation des conditions de travail et d’un recrutement au plus juste.
Ce type de politique a un impact important sur la santé des salariés.
Lors du comité d'entreprise de janvier 2012, le premier pour notre nouvelle DRH Brigitte Boursier, nous avons pu avoir un aperçu de la nouvelle orientation qu'elle souhaite mettre en place.
Concernant la GPEC, elle a clairement annoncé, que faute de temps elle ne pourra pas se concentrer sur ce dossier qu'elle souhaite repousser à 2013... année de la renégociation de l'accord !
Il faut s'inquiéter du retour des LBO deux ans après la crise, écrit Jean-Bernard Schmidt, ancien président de Sofinnova Partners. Ce mécanisme d'acquisition d'une entreprise par la dette aboutit à ponctionner ses ressources internes pour rembourser ses créanciers, la privant du même coup des moyens nécessaires pour assurer sa croissance.
En 2009, en pleine crise internationale, alors que ses effets sont les plus importants pour notre entreprise, la dette LBO a ponctionné 12 000 000 € à PARKEON.
Pendant ce temps les conditions de travail se dégradent de plus en plus.
Tout d'abord les conditions physiques : certains locaux sont en surcharge avec un taux d'occupation supérieur à 60% au nombre initial d'occupants prévus, les sanitaires en sous nombre n'ont jamais été rénovés malgré leur utilisation intensive depuis 15 ans, les moquettes sont sales, ...
Mais il y a plus grave, les conditions de réalisation du travail sont devenues inacceptables pour certaines équipes (intensification et multiplication des tâches, surcharge de travail, pression, stress, manque de moyens, de support, ...) Notre médecin du travail a d'ailleurs établi que cette situation génère une souffrance pour de plus en plus de salariés.
Nous affirmons que cette pression financière inacceptable est à l’origine de la dégradation de nos conditions de travail.
Tous ceci n’existerait pas si les bénéfices créés par les salariés étaient utilisés pour la construction de locaux et la mise en place des moyens matériels et humains nécessaires pour préserver la santé et le bien-être des salariés.
La direction dit mettre en place des plans d'action pour y remédier... mais de quelle marge de manœuvre dispose-t-elle avec une telle pression financière pour effectivement redresser la situation?
Mercredi 15 septembre les représentants du personnel rencontreront l'actionnaire principal BARCLAY Private Equity et peut-être un représentant d'ICG, nouvel actionnaire à hauteur de 30% depuis le refinancement de la dette.
Après donc plusieurs mois d'attente et vraisemblablement des problèmes de synchronisation de l'agenda Outlook, nous allons enfin pouvoir faire un état des lieux de notre situation avec les actionnaires et envisager les perspectives d'avenir.
Le partage de la valeur dans le LBO Parkeon: Barclays, ICG et BNP, actionnaires et créanciers dans le LBO Parkeon: vont-ils laisser quelque chose pour les salariés?
Suite à la journée avec la direction sur l'amélioration du dialogue social et face à notre souhait de mieux partager la valeur entre les salariés, la direction s'était engagée à discuter sur le "partage de la valeur".
Une rencontre avec les organisations syndicales a donc été organisée sur ce sujet le 27 mai dernier.
Ce fut en fait un beau cours magistral sur le LBO. Yves Chambeau lui-même est venu nous présenter les raisons qui expliquent pourquoi on ne peut pas mieux partager la valeur créée par les salariés.
En substance il nous a expliqué les règles du jeu: "Les actionnaires doivent retrouver au moins leur mise et la dette qu'ils nous font rembourser prend quasiment tous les bénéfices. Donc si les salariés veulent qu'on partage, il faut qu'ils créent encore plus de valeur"
Voilà qui est clair. Jusqu'à présent la direction nous disait que le LBO n'avait pas d'incidences sur les rémunérations, les augmentations. Aujourd'hui Yves Chambeau nous affirme le contraire...
Le dialogue social s'est donc amélioré, on ne nous prend plus pour des imbéciles.
Section syndicale CFDT PARKEON 6 rue Isaac Newton 25000 Besançon
Besançon, le 30 avril 2010
PARKEON Monsieur Yves Chambeau, Président Le Barjac 1 boulevard Victor 75015 Paris - France
Lettre ouverte aux salariés
Monsieur le président,
Dans le cadre de la renégociation de la dette de notre LBO, nous avons appris que pour palier les insuffisances de trésorerie, nos actionnaires principaux Barclays Private Equity et ICG ont remis au capital de MOBIPARK 10M€ sous la forme d’un prêt avec un taux d’intérêt de 20% capitalisés.